Ordre des chevaliers du Brie de Provins

L’Ordre des Chevaliers du Brie de Provins est une Association Loi 1901 qui regroupe les amateurs, artisans et amis du Brie de Provins^®.

Seigneur, Manant, Belle oiselle et Damoiseau, Riches marchands ou Gueux, Laboureur et Affaneur, Troubadour et Menestrel, Ruffian ou Bon Homme, Apothicaire et Aubergiste, Entonneur et Gargotteur, Bladier et Bolengier, Candelier et Servinier et tous autres ripailleurs et ripailleuses… de bon esprit et de bon goût… bons mangeurs et bons buveurs … de toutes conditions, de tous genres et de tous horizons y sont les bienvenus.

L’ordre veille à mettre en valeur le Brie de Provins^® en toutes occasions.
Il veille au respect de sa réputation, de son histoire, de son origine, de son caractère, de son terroir et de la place qui lui revient dans le paysage des produits de terroir français.

Chaque Chevalier du Brie de Provins doit en toutes circonstances, toutes occasions et par tous moyens, respectant les limites de la bienséance, promouvoir le renom, la qualité, l’histoire, le terroir du Brie de Provins^®.

L’ordre participe à toutes manifestations perpétuant l’esprit de bonne chair et reconnaît comme ses égales et amies toutes confréries de gastronomes visant à perpétuer l’esprit et le goût du bien manger et du bien boire.

Il se réunit au moins une fois par an, au jour de la Saint-Jean, en commémoration des foires de 1217 à l’occasion desquelles Blanche de Navarre commanda deux cents “Casei” de Provino pour offrande au Roy de France Philippe Auguste.
A l’initiative et sur appel du Connétable, les membres de l’ordre se réunissent en tout temps et tout lieux pour célébrer ou promouvoir le Brie de Provins^®.

L’adhésion à l’Ordre des Chevaliers du Brie de Provins est gratuite et les membres sont autorisés à faire valoir leur appartenance dans le cadre de leurs activités, qu’elles soient commerciales ou non lucratives. Toutefois, ils doivent scrupuleusement respecter les principes et les objectifs de l’ordre et veiller à ne jamais porter atteinte à la réputation et à l’image du Brie de Provins^®.

Les activités de l’ordre sont possibles grâce au soutien et aux dons en temps, en nature, en clicailles sonnantes et trébuchantes, en bon esprit et en bonne volonté.

L’Ordre des Chevaliers du Brie de Provins s’articule autour de 5 grades :

Grands Maîtres Honoris Causa :

Commandeurs :

Le Connétable et son Tabellion :

Chevaliers & Ambassadeurs :

Écuyers :

Chaque membre de l’ordre est référencé nominativement sur le site Internet de l’Ordre des Chevaliers du Brie de Provins : www.confreriedubriedeprovins.com

Les Chevaliers du Brie de Provins reconnaissent comme leur « patronne In memoriam » Blanche de Navarre qui la première donna leurs lettres de noblesse aux “Casei” de Provino au cours de l’été 1217.

Portrait Blanche de Navarre Fille du roi de Navarre Sanche VI le Sage (1150-1194) et de Sancie de Castille, Blanche de Navarre naît en 1180. D’abord destinée à la vie religieuse, elle épouse finalement le comte de Champagne Thibaud III le 1er juillet 1199 à Chartres. Blanche de Navarre reçoit en douaire les châteaux d’Epernay, de Vertus, de Sézanne, de Chantemerle, de Pont-sur-Seine, de Nogent-sur-Seine et de Méry- sur-Seine.

Le 28 novembre suivant, lors du tournoi d’Ecry (Asfled, Ardennes), Thibaud III se croise en compagnie de son beau-frère le comte de Flandre Baudouin, de son cousin le comte de Blois Louis, de son maréchal Geoffroi de Villehardouin, de plusieurs de ses vassaux comme Henri d’Arzillières et Renaud de Dampierre.

En 1200, Blanche met au monde une fille prénommée Marie, en souvenir de sa grand-mère la comtesse Marie de France. Mais dès l’année suivante, alors qu’il prépare son expédition en Terre Sainte, Thibaud III meurt dans son palais de Troyes (24 mai 1201). Sur le point d’accoucher, Blanche sait que la régence qui s’annonce sera difficile en raison du problème non résolu des deux filles du comte Henri II nées outre-mer, les princesses Alix et Philippine de Champagne-Jérusalem. Jeune femme de 21 ans, qui plus est étrangère, les chances de succès de Blanche sont minces.

Dans les jours qui suivent le mort de Thibaud III, Blanche rencontre Philippe-Auguste à Sens pour lui demander de reconnaître sa régence. Les conditions du roi de France sont sévères : interdiction est faite à Blanche de se remarier sans l’accord du Capétien. La comtesse doit remettre au roi sa fille ainsi que l’enfant à naître qui seront élevés à la cour de France. Elle doit remettre au roi les châteaux de Bray-sur-Seine et de Montereau et lui verser une rente de 500 livres pour les frais de garde de ces forteresses. Dans le même temps, Blanche de Navarre obtient le soutien du pape Innocent III qui place sa personne et le comté sous sa protection au mois de décembre 1201. Six jours après avoir perdu son mari et réglé les affaires du comté, Blanche donne naissance à un fils qui reçoit le prénom dynastique Thibaud.

Pendant ses premières années de régence, Blanche administre le comté de Champagne de façon remarquable, payant régulièrement le roi, réunissant ses grands officiers, entretenant une correspondance avec eux, édifiant des forteresses tout en prenant le temps de s’intéresser à la littérature de son temps. A partir de 1208, date du mariage d’Alix de Jérusalem avec le roi de Chypre Hugues Ier de Lusignan, les prétentions des filles de Henri II sur le comté de Champagne commencent à se faire jour. Blanche désire que le roi de France s’engage à garantir pour son fils la cause dilatoire de majorité qui empêcherait toute remise en cause de son héritage jusqu’à sa majorité fixée à 21 ans. Philippe-Auguste y consent alors même qu’en 1209 l’heure est venue pour les enfants de Blanche, Marie et Thibaud, de partir pour la cour de France. C’est probablement à Melun que la petite Marie trouve la mort.

En février 1214, la garde de Thibaud IV arrive à son terme. Au mois de juillet suivant, un fort contingent champenois se distingue aux côtés de l’ost royal à Bouvines. En remerciement, Philippe-Auguste accepte de recevoir l’hommage du jeune comte de Champagne avec huit années d’avance. C’est à cette époque que Erard de Brienne, qui vient d’épouser la princesse Philippine de Jérusalem, réclame en son nom l’héritage champenois. Blanche doit alors faire face à la défection de plusieurs chevaliers champenois, et non des moindres puisque figurent dans la liste son sénéchal Simon de Joinville, Simon de Châteauvillain ou encore les sires de Clefmont et de Thil Châtel. Erard de Brienne mène une campagne de brigandage à travers la Champagne sans parvenir à vaincre les troupes comtales. Convoqué à plusieurs reprises par Philippe-Auguste pour s’expliquer, il refuse de se rendre à Paris. Il est alors débouté de ses revendications mais continue la lutte et obtient l’appui du duc de Lorraine Thiébaut Ier. En 1218, joignant ses forces à celles de l'empereur Frédéric II, Blanche de Navarre assiège le duc de Lorraine près de Nancy, le fait prisonnier, puis, se retournant contre les autres partisans d'Erard, elle les soumet les uns après les autres. Erard admet alors sa défaite et renonce avec son épouse à leurs prétentions sur la Champagne (novembre 1221). L’année précédente, Blanche de Navarre avait négocié le mariage de son fils avec la comtesse Gertrude de Metz. Deux ans plus tard, l'un des premiers actes de Thibaud IV, débarrassé de toute tutelle, sera de solliciter de la papauté l'annulation de ce mariage...

Le 22 mai 1222, Thibaud IV atteint sa majorité. Blanche de Navarre peut alors se retirer à l’abbaye d’Argensolles qu’elle avait fondée et élue pour dernière demeure. C’est là qu’elle meurt le 11 mars 1229. Sa dalle funéraire, un gisant en calcaire autrefois rehaussé d’émaux de Limoges armoriés, est conservée au musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Châlons-en-Champagne.

http://lamop.univ-paris1.fr/baudin/comtes/blanche/blanche.htm